Page:Jaurès - Histoire socialiste, II.djvu/532

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Champs Élysées ; Marie-Joseph Chénier, Devaudichat, section Poissonnière ; Garnerin, Mauconseil ; Lourdeuil, Théâtre Français ; Renomard, section du Ponceau ; Debouche-Fontaine, Hôtel de Ville ; Mathé, Champs Élysées ; Desesquelle, Quinze- Vingts ; Paris, Observatoire ; Daujon, Bondy ; Français, section de l’île ; Jean-Baptiste Louvet, Palais-Royal ; Anaxagoras Chaumette, Théâtre Français ; Hion, Palais-Royal ; Quenot, Gobelins ; Latournelle, Bonne-Nouvelle ; Dangon, section des Arcis ; Bernard, Montreuil ; Lavaur, Profuit, Oratoire ; Michel, section de la rue Beaubourg ; Dumas, section Beaubourg ; Beaurieux, place Vendôme ; Claugier, Fontaine de Grenelle ; Mathis, Quatre-Nations ; Tallien, Place Royale ; Narfez, id. ; Chambon, Halle au Blé ; Goret, Sainte-Geneviève ; Auzoller, Roi-de-Sicile ; Gaillon, Enfants-Rouges ; Mincey, Henri IV ; Bodron, id. : Le Gagneur, Quatre Nations ; Baudry, Sainte-Geneviève ; Courtois, Gobelins ; Mathieu, Thermes de Julien ; Charles Janis, section des Postes ; Léonard Bourdon, Gravilliers.

C’était bien comme un germe de Commune insurrectionnelle contenu encore dans une enveloppe légale. Mais déjà plusieurs sections annonçaient nettement qu’elles étaient prêtes à rompre la légalité pour sauver la Révolution ; ou même elles la rompaient. Dès le 31 juillet la section Mauconseil, sous la signature du président Lechenard et du secrétaire Bergot, envoie à tous les citoyens du département de Paris une adresse d’insurrection. Elle leur communique l’arrêté par lequel « considérant qu’il est impossible de sauver la liberté par la Constitution » elle proclame « qu’elle ne reconnaît plus Louis XVI pour roi des Français, et déclare qu’en renouvelant le serment si cher à son cœur de vivre et mourir libre, et d’être fidèle à la nation, elle abjure le surplus de ses serments comme surpris à la foi publique. »

Le 4 août la section des Gravilliers avertit l’Assemblée Législative, par une députation admise à la barre, que si elle ne met pas Louis XVI à bas du trône, c’est le peuple qui l’y mettra :

« Nous vous laissons encore, législateurs, l’honneur de sauver la patrie. Mais si vous refusez de la sauver, il faudra bien que nous prenions le parti de la sauver nous-mêmes. »

Ainsi la Révolution montait. L’intrépide Choudieu, dans les intéressants mémoires qu’a publiés Victor Barrucand, conteste l’action du Comité des fédérés : il prétend que les affirmations du girondin Carra sont des vanteries. « Ce dernier a publié un certain précis historique, où il rend compte à sa manière des événements du 10 août ; il y prétend même les avoir dirigés en grande partie avec cinq ou six autres personnages aussi insignifiants que lui, qui formaient à Charenton un soi-disant Comité directeur. Carra était un trop mince personnage pour avoir eu en cette journée l’influence qu’il s’attribue. La victoire est surtout due aux sections de Paris, moins une, celle des Filles Saint-Thomas, aux braves fédérés, à la population tout entière des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau et aux citoyens courageux qui