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apitoyée des femmes demandant du pain se mêlaient au mouvement. Cette fois, les milliers d’hommes qui passent en armes dans l’Assemblée ont une pensée précise : les journées des 5 et 6 octobre sortaient, si je puis dire, des entrailles du peuple souffrant ; la journée du 20 juin sort du cerveau révolutionnaire du peuple soulevé.

Proclamation de la Patrie en danger le 22 Juillet 1792.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


Mais les pétitionnaires, au sortir de l’Assemblée, enveloppent les Tuileries du côté du Jardin et du côté du Carrousel. C’est par le Carrousel que la pression est la plus forte : la porte s’ouvre, et le peuple pénètre dans la grande salle de l’Œil-de-Bœuf. Le roi y était avec trois de ses ministres : Beaulieu, Lajard et Terrier. « À bas le veto ! Au diable le veto ! » crient les citoyens. « Rappelez les ministres patriotes ; chassez vos prêtres ; choisissez entre Coblentz et Paris. »