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monnaie métallique ; 4o leurs rapports avec le prix des denrées et des matières premières de l’industrie ; puis, après ce travail d’analyse, combiner tous ces rapports et en suivre les effets sur l’ensemble de la production et des échanges et sur les rapports des classes. Dans cette étude forcément rapide je ne puis qu’indiquer la méthode et marquer quelques grands traits.

Quand on parle de la dépréciation des assignats à telle ou telle période de la Révolution, on se sert d’une expression beaucoup trop générale, et qui, dans cette généralité, n’a même pas de sens ; car le degré de dépréciation était très différent selon que l’on comparait l’assignat à telle ou telle valeur.


Billets de la Maison de Secours.
(D’après un document du Musée Carnavalet.)


Ainsi, à la fin de 1791 et au commencement de 1792, l’assignat perd, par rapport à la monnaie métallique française, ou plus précisément, il perd à Paris, par rapport aux écus, 20 0/0. C’est, bien entendu, un chiffre moyen, car ces rapports de valeur variaient tous les jours.

Mais nous savons, par le comité des Finances, qu’à cette date, quand le service de la Trésorerie avait de petits paiements à faire, et que, n’ayant point d’assignats de 5 livres, il était obligé d’acheter des écus avec de gros assignats, il perdait : il était obligé de donner 120 livres en assignats pour avoir 100 livres en écus.