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Rochambeau, Lückner, Lafayette, de le soutenir. Ceux-ci intervinrent par des lettres publiques qui irritèrent le roi, et il donna congé à Narbonne.

Brissot, le 9 mars, écrit : « Le roi a retiré ce matin le portefeuille de la guerre à M. Narbonne. On assure qu’il est remplacé par M. Degrave. Les motifs du renvoi ne sont pas bien certains. Les uns l’attribuent à l’intrigue du ministre Bertrand et de ses confrères qui le soutiennent ; d’autres croient que la Cour haïssait M. Narbonne, parce que, dans son opinion, il devenait trop populaire ; d’autres, enfin, donnent pour prétexte les lettres des généraux à M. Narbonne imprimées dans les journaux. »

Image
Mme Roland.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


« Dans ces lettres les généraux Rochambeau et Lafayette prient le ministre de ne pas quitter sa place dans un moment où il peut rendre de si grands services, et ils assurent que sa démission serait une calamité publique. On ne pouvait pas trouver de meilleur moyen pour perdre M. Narbonne. »

« M. Narbonne a un tort à se reprocher. Il dit dans sa réponse qu’il avait