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graciés samedi. On assure que le roi a dit : « Ces gens-là, avec leurs conseils, me feraient perdre dix royaumes. »

Ce qui est probable, c’est qu’à mesure que croissaient les chances de guerre et que la politique moyenne des Barnave et des Lameth devenait plus impraticable, la Cour était plus tentée de se séparer d’eux, et la transmission du mémoire à l’Empereur fut le dernier effet de leur influence.


Barbaroux.
(D’après une estampe de la Bibliothèque nationale.)


Ce n’est pas que dès ce moment la guerre fût certaine. L’Empereur n’était toujours pas décidé à la provoquer, mais elle lui apparaissait comme de plus en plus probable, et malgré ses défiances contre la Prusse, il signait avec elle, le 4 janvier, un traité défensif. Mercy écrivait à la reine le 2 janvier :

« L’électeur de Trêves, intimidé par les menaces de guerre, s’est adressé à l’Empereur pour être secouru. Le monarque a fait remettre une note à l’ambassadeur de France, où il est dit qu’on n’attribue pas au roi le dessein d’attaquer l’Allemagne, que si les factions forçaient la volonté du roi, en ce cas l’Empereur serait obligé de soutenir ses co-États, et que par précaution