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HISTOIRE SOCIALISTE

Plusieurs biens provenant de bénéfices de la cure de Frontenard sont acquis par Franon, chirurgien à Frontenard, Arsent, juge de paix à Pierre, Noirot à Mervaus.

Jean Cordelier, administrateur du département de Seine-et-Loire, achète à Fretterans des fonds de terre et prés dépendant des cures de Fretterans, Authumes, Neublans.

Les terres, dépendant de la cure de Charette sont achetées par Poquerat et un domaine à Varennes-sur-le-Doubs, dépendant des Minimes de Chalons par André Petiot ; des terres, bois, étang, prés, sont acquis par plusieurs cultivateurs, Guillemin, Jouvenceau.

Les biens provenant du chapitre de Saint-Pierre de Chalons sis à Saint-Dounet sont acquis par un habitant de cette commune, François Lhuillier, administrateur du district ; des terres, des prés sont acquis par Cheveaux-Petit, Simerey, Limegey, Genot, Charton, etc.

Près de Cuisery, les fonds sont achetés par divers propriétaires ou simples cultivateurs, François-Ignace Picquet, de Cuisery, Claude Royer, Cl. Maréchal, Basset, Bernard, Caradet, Colas, Domy, Garnier, Perret, Petiljean…, sont acquéreurs de terres, prés, bois, vigne, dépendant de la cure de Loisy. À Huilly, Crétin est acquéreur du domaine de la cure. Le domaine de la cure de Molaise (village plus tard réuni à Huilly,) est vendu 8 000 livres à Denis Lombard, laboureur à Molaise. Un domaine dépendant de la cure de Rancy ainsi que des prés sont acquis par Mazoyer ; un autre pré à Rancy est acquis par Maistre, curé de cette commune. Des terres et prés des cures de Jouvenson, Brienne, la Genête, sont acquis par Boivier, Cadot, etc. ; des terres et prés de la cure de Simandre, par Nivet, Galopin Terrier, etc. ; des terres et prés de la cure de l’Albergement, par Janin, Charlot, etc.. À Cuisery, une maison, des prés, au chapitre de Cuisery ou à l’abbaye de Lancharre sont acquis par Curillon, Pent, Michaud, etc.

Je ne m’excuse pas d’avoir reproduit cette longue énumération ; car il m’a semblé en la transcrivant assister au prodigieux fourmillement des ventes. Il faut que le prolétariat, dans l’étude du passé comme dans celle du présent, sorte des formules générales et connaisse l’exacte réalité. Gardons-nous de conclure du tableau dressé pour le district de Louhans à toute la France, car nous sommes ici dans une région essentiellement agricole et où la ville de Louhans n’a qu’une faible puissance et n’exerce qu’une médiocre attraction. Mais pour les régions du même type nous pouvons dégager quelques conclusions intéressantes.

D’abord il est clair qu’il y a eu, dès la fin de 1790, en 1791 et 1792 un mouvement très vif d’achat : la propriété de l’Église a été absorbée presque toute entière en quelques mois ; et comme cette propriété était multiple et disséminée, comme il n’y avait presque pas de village, de hameau où l’abbaye, la cure, le prieuré, le bénéfice n’eussent quelque pré, quelque bois, quelque