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vie ; et la conscience se transporte dans ces périodes lointaines où elle n’était pas ; elle se figure, elle voit les premiers continents qui verdissent, et elle recueille la lueur pâle des soleils encore diffus. Elle est comme un astre étrange qui irait dans le passé éclairer les temps qui ont précédé la lumière. Ainsi à propos du monde extérieur, comme à propos de tous les problèmes que se pose l’homme aujourd’hui, éclate le conflit de la conscience et de la science. Résoudre ce conflit à propos du monde extérieur, c’est en préparer la solution pour l’âme, la liberté, le devoir et Dieu. C’est donc avec plus de courage encore que nous poursuivons notre tâche si ingrate en apparence ; et puisque la science interprétée par l’idéalisme subjectif réduit toute la réalité au mouvement, c’est dans l’analyse même de l’idée de mouvement que nous devons chercher la clef du problème.