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doit être complètement et véritablement affranchi de toutes tendances de ce genre, et que le fondement de nos relations internationales est la bienveillance sincère pour les gouvernements de toutes les puissances. D’où il résulte qu’il ne saurait être question ici d’une « phobie » quelconque ni d’une « philie » quelconque.

» Il y a donc… » — messieurs, écoutez ces paroles — « une excessive naïveté dans la hâte avec laquelle des publicistes, pleins d’imagination, abusent le public de l’étranger en lui représentant le comte Mouravief, cet homme qui voit les choses d’un large et clair regard, d’un regard d’homme russe, comme inclinant à la francophilie ou à la germanophobie. »

Messieurs, je trouve toutes naturelles ces paroles du diplomate russe, et s’il est parfaitement juste qu’il voie, lui, représentant de la Russie, les choses européennes d’un regard d’homme d’État russe, j’ai simplement le droit de demander à nos gouvernants de regarder les choses européennes d’un regard d’hommes d’État français ; et ce n’est pas un regard français… (Vives protestations au centre, à gauche et à droite. — Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche. — Au centre : la censure !)

M. le Président

Monsieur Jaurès, vous ne pouvez pas adresser une