Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le plus connu ; mais c’est par centaines que se comptent les syndicats internationaux. D’où, pour la classe moyenne des producteurs, une double conséquence fâcheuse.

D’abord, le prix des matières premières dont ils ont besoin est livré à l’arbitraire des financiers ; ils paient la marchandise plus cher qu’elle ne vaut, et ils ne sont même pas assurés d’une certaine fixité des prix, car il peut entrer dans les vues secrètes du syndicat de faire, à tel moment, la hausse ou la baisse, et puis, quelque puissantes que soient ces sociétés d’accaparement, il y a toujours quelques sociétés rivales qui essaient de provoquer des débâcles, dont le contre-coup est ruineux pour la classe moyenne des négociants et des producteurs.

Le second mal est celui-ci : Ces syndicats de capitalistes oppriment, pourchassent, ruinent tous ceux qu’ils ne peuvent pas englober et qui ne sont pas de taille à résister longtemps ; de là, encore, assujettissement et écrasement de la classe moyenne.

Il est impossible de chiffrer les milliards qui ont été ainsi, peu à peu, soutirés à la classe moyenne par tous les moyens réunis de la classe capitaliste, par le développement des grands magasins et de la grande industrie, par les syndicats financiers et les coalitions de capitaux.

Un seul fait précis pourra, non pas en donner une