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y voir une arrière-pensée d’ambition nationale. Et comme, à l’heure même où l’Angleterre semblait ouvrir à la Russie l’Orient turc, comme, à l’heure même où elle semblait tenter la Russie par la promesse, par l’annonce de la dislocation possible de l’empire ottoman, la même Angleterre hésitait à exécuter en Égypte ses engagements internationaux, on a pu se demander, en effet, en Europe, si, dans son attitude en la question arménienne, il n’y a pas une arrière-pensée. Et il a suffi de ce soupçon pour réduire presqu’à rien l’autorité morale des paroles de ce grand vieillard qu’on saluait respectueusement tout à l’heure. Voilà, il me semble, dans la question, la responsabilité anglaise.


Mais il y en a une autre, et vous me permettrez de la définir avec la même liberté. Il le faut d’autant plus que, des paroles, à mon sens bien incomplètes et bien vagues, qu’a prononcées M. le ministre des Affaires étrangères, il y a un point seulement qui vaut, je crois, d’être retenu : c’est lorsque M. le ministre des Affaires étrangères nous a annoncé, comme une des conséquences les plus heureuses du voyage récent à Paris du chef de la nation russe, une sorte d’entente précise franco-russe sur la question d’Arménie ; il nous a laissé entendre, par conséquent, que c’était cette entente précise de la France et de la Russie dans la question arménienne qui allait fournir probable-