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amis une entente plus précise, peut-on s’en remettre à ces républicains de la veille, qui ont à se faire beaucoup pardonner ? Les vieux républicains français reviennent tous, plus ou moins, de la Pologne : est-il bien délicat à eux de s’imposer pour certaines négociations ? et n’était-ce point déjà chose pénible que le communeux Humbert, qui a écrit l’article que l’on sait, ait reçu nos hôtes à l’Hôtel de Ville ? D’ailleurs, la République n’a-t-elle pas un diplomate tout prêt ? N’est-ce pas Arthur Meyer qui, toute une soirée, a représenté la France devant l’étranger, « avec quelle grâce, vous le savez » ? — et n’est-ce point le Gaulois, moniteur officiel de l’entente franco-russe, qui a reçu et publié le premier les adieux des marins russes à la bonne et grande ville de Paris ? Allons, messieurs les diplomates de la République, un peu d’abnégation et de tact, disparaissez ! Disparaissez aussi, démocrates intraitables, qui êtes devenus un péril extérieur ! Il faut que « l’ordre règne » à Paris.

Ô peuple puissant et confiant, voilà ce qu’on veut faire de ta joie, de ton patriotisme sincère et profond, de ton enthousiasme.