étudiants, à leur inculquer une politique extérieure, à ressusciter dans notre Paris fin de siècle le béret, les bannières, les corporations, tout le décor archéologique de nos Universités disparues.
Oui, depuis vingt ans, l’Université de France a fait tout cela et bien d’autres choses encore en dehors de ses classes et de ses programmes et de ses règlements. Or — et j’appelle sur ce point, avec le moins de rhétorique possible, les méditations familières de M. Sarcey — jamais l’Université n’a autant travaillé, j’entends pour ses élèves, jamais elle n’a produit autant de livres classiques d’une méthode nouvelle et d’une inspiration supérieure, jamais elle n’a fait circuler dans les classes autant de faits et d’idées, jamais elle n’a aussi puissamment rajeuni l’enseignement des littératures, de la philosophie, de l’histoire, que depuis qu’elle s’est livrée à cette débauche extérieure de mondanité, de dilettantisme, de curiosité désintéressée, de libre esthétique, de libre critique, de religiosité, de néo-christianisme, de moralisme, de tolstoïsme, etc., etc. Et ceux qui s’en étonnent sont ceux qui ne comprennent pas que, pour transmettre la vie, il faut la posséder, et que pour préparer les générations nouvelles à la destinée complexe, inquiète, troublante qui les attend, il faut que le maître ait eu dans son esprit et dans sa conscience quelque pressentiment des temps nouveaux, quelque frisson des crises prochaines.