Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trines plus hardies puissent se produire. (Très bien ! très bien ! à gauche.)

Remarquez, d’ailleurs, messieurs, que, sur ce point, la loi de 1882 et la loi complémentaire qui vous est soumise aujourd’hui ne sont pas explicites.

J’ai consulté plusieurs de nos collègues, parmi les plus compétents ; la plupart m’ont répondu qu’ils ignoraient si le droit des communes subsistait ou non. Quelques-uns m’ont dit : « Oui, il subsiste, mais il est sous-entendu. Prenons garde, n’en parlons pas ; n’avertissons pas les villes qu’elles peuvent faire concurrence à l’État ; n’imitons pas le confesseur, qui révèle les fautes au pénitent. » (Rires approbatifs à gauche.)

Messieurs, je suis convaincu qu’à l’occasion nos adversaires politiques ne manqueront ni de conseillers ni de directeurs pour les instruire au péché. Il serait étrange de maintenir obscurément les franchises communales dans la loi pour être libéral, et de ne pas en avertir les communes pour rester pratique.

Nous devons d’autant plus nous préoccuper, au moins dans l’avenir, d’accorder aux municipalités des écoles exclusivement municipales que tout lien entre les communes et les écoles publiques va être désormais rompu. Nous traversons une période où tout se fait dans l’enseignement primaire, à tous ses degrés, par la collaboration confiante des communes et de l’État.