le bien du peuple : ils sont amis de la liberté, de toutes les libertés… et à la première interruption ils s’écrient que l’Inquisition n’a jamais persécuté que la canaille. Canailles, nos ancêtres albigeois qui cherchaient une règle morale supérieure, en dehors d’un catholicisme dissolu et oppressif qui n’était plus que paganisme ! Canailles, les réformés ! Canailles, aussi, aujourd’hui encore, tous ceux qui ne s’inclinent pas sous le dogme ! Maladresse de parole ? Sans doute, mais qui découvre l’âme tout entière. C’est un fond de cléricalisme violent qui monte aux lèvres doucereuses : « Vous tous que nous aimons, voici de la haine ! »
Ou bien, dans les congrès catholiques, ils font du Moyen-Age un éloge si emporté, qu’ils effraient leur auditoire réactionnaire, et qu’ils sont obligés d’expliquer le soir qu’il y a deux Moyen-Age, le bon et le mauvais. Ils veulent que le prêtre soit mêlé à tout ; ils veulent jeter sur tout le manteau du moine. Il faut que les syndicats agricoles deviennent des confréries ; et que Notre-Dame-des-Campagnes s’ajoute à Notre-Dame-de-l’Usine. — « Doucement, répond un gentilhomme rural, nos syndicats agricoles prospèrent ; ils achètent à prix réduit des phosphates de bonne qualité : ne vous mêlez pas trop de tout cela. »
D’autres, d’un sens plus rassis, comme l’abbé Garnier, se bornent à énumérer les garanties que l’ancienne société, sous la conduite de l’Église, donnait