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se cadence sur un mode toujours divers, mais dans une pensée soutenue à travers peines et joies, orages et clair soleil. Le vent qui souffle en mes voiles me pousse à cette heure vers le couchant, triste route, direction fâcheuse, qui soulèverait l’idée des cinquante ans qui approchent, si je ne me sentais en force de lutter contre et de revenir sur mes pas. Arrivez donc, arrivez vite, vous qui rendez si belles les heures où l’on vous voit, et dont la pensée charme celles où l’on est loin de vous. Donnez vos ordres. Je vous baise les mains. Berryer.

Le ton, certes, était engageant, pressant j’y cédai. Mon hésitation avait tenu à ce que je savais la comtesse de T... seule d’étrangère à Augerville en ce moment. Je ne la fuyais pas, il s’en faut. Dans le monde, nous nous recherchions. Je goûtais son esprit ; le mien ne l’ennuyait pas. Mais enfin si, dans les promenades et les longues soirées, j’allais involontairement jouer un rôle importun ? La comtesse tenait grande place dans l’existence de Berryer. Elle lui plaisait, j’en étais certaine. Sans cesse il allait chez elle. Par quels liens étaient-ils attachés l’un à l’autre ? Comment s’aimaient-ils ?

Dans le monde, s’il existe des liaisons qui échappent aux regards curieux ou malveillants. —chose difficile,— il y a, en revanche, grand nombre d’intimités dont les hommes pourraient avouer avoir eu l’honneur, sans le profit. La beauté, la grâce, l’esprit, le sexe même y jouent leur rôle. L’allure du début est vive, puis mille entraves surviennent, la raison se fait entendre ; peutêtre l’expression d’un regret est-elle accordée rien au delà. Cependant, des deux côtés, on demeure en coquetterie ouverte des rapports dans les goûts font naître une certaine manière d’être animée, particulière et fort piquante.

Ainsi,. notre monde civilisé crée entre hommes et femmes mille nuances dans les relations qui constituent, à vrai dire, le charme de la société. Ces nuances