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le sonnet est uniquement un « condensateur poétique » comme le dit Burckardt, ou le « monument d’un moment » comme le dit Rossetti ; les emplois qu’en font les maîtres confirment ou infirment, le plus naturellement du monde, toutes les définitions, et je me suis borné à présenter ces emplois, avec les variations de la technique dans ce qu’elles ont d’incontestable : c’est un terrain plus solide que les subtilités des théoriciens.

Je n’ai pas énuméré, dans un chapitre spécial les différentes sortes de sonnets : les serpentins (1), les boiteux (2), les rapportés, les allongés (3), les redoublés, les renversés (4), les leipogrammes (5), les nus et les revêtus (6). J’ai parlé, en leur lieu, des rapportés et des allongés, car ils méritent une mention. J’ai cru devoir m’occuper très peu des renversés, point du tout des serpentins qui sont en nombre infime, les seconds au XVIe siècle, les premiers au XIXe. Quant aux leipogrammes, aux redoublés, aux nus et aux revêtus, ce sont inventions de négligeables rimeurs ; elles ne leur ont pas survécu, et n’ont jamais paru que dans leurs œuvres.

Je n’ai point jugé utile de multiplier les citations. Les notes et renvois attesteront que toutes

(1) Le 1er et le 14e vers sont identiques. Du Bellay. Regrets : S. 131.

(2) Il y a des vers de mesures différentes. Ex. : L’avorton.

(3) Ou estrambots.

(4) Les tercets sont placés avant les quatrains. Beaudelaire : Ed. compl. p. 99. Soulary. Ed. Lemerre 89-90.

(5) Sonnets où il manque une lettre de l’alphabet. Salomon Certon. (Sedan, 1620, in-12).

(6) Nus : sans cominontaire on prose ; revêtus : avec ce commentaire. Pierre Duvity. (Paris, 1602, in-12).