Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
GESTES ET OPINIONS

cédait. Personne, hors le docteur et moi-même, ne remarqua, l’épiscopalité de ses ornements donnant à penser au peuple qu’il était vraisemblablement un honnête homme, que de sa crosse il laissait choir les enseignes, ainsi que par mégarde, et les donnait gracieusement à porter à Bosse-de-Nage, lequel le remerciait de ce seul mot : « ha ha, » car il était ennemi, comme on sait, de tout verbiage oiseux.

Et je ne savais pas encore par quelle charité l’évêque laissait choir les enseignes.

Soudain le recroquevillement de la crosse se débrouilla à la ténacité d’un moulage doré, au-dessus d’une boucherie hippophagique. Le vol plané stationna du masque animal et du regard double de haut en bas.

Faustroll, très calme, alluma une petite bougie parfumée, qui brûla pendant sept jours.

Le premier jour, la flamme fut rouge, et divulgua le poison catégorique dans l’air, et la mort de tous les vidangeurs et militaires.

Le deuxième jour, des femmes.

Le troisième, des petits enfants.

Le quatrième, il y eut une remarquable épizootie chez ceux des quadrupèdes tolérés comestibles, à cette condition qu’ils ruminent et aient l’ongle divisé.

La combustion safranée du cinquième jour décima tous les cocus et clercs d’huissiers, mais j’étais d’un grade supérieur.