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SPÉCULATIONS

en spectacle — de se louer plutôt, il y a le cachet — répétèrent tant de fois depuis Thespis, la question connue que peu à peu se développa le système oculaire permettant de les voir.

Mieux : à cette évolution se rattache l’invention des lorgnettes, lorgnons, face-à-main et autres jumelles.

Satisfaits alors seulement un peu, après deux mille ans d’attente les Cabotins, au vingtième siècle, daignent remercier le spectateur professionnel et empressé par la formule de politesse :

« T’en as un œil ! »

Avoir un œil, c’est là une assez belle récompense de si longs efforts vers la vision.

Il est remarquable que ladite formule : « T’en as un œil » ne varie point, même si le spectateur se sert d’une jumelle.

Dans l’esprit du cabot, l’œil destiné à l’admirer n’est jamais assez grand.



Il n’est pas certain que le Cabot soit doué, de son côté, de l’organe de la vision.

Il est généralement privé de divers attributs essentiels : nous voulons dire du moins qu’il ne possède aucune espèce de barbe.

Aussi, de même que le coucou pond dans le nid d’autrui, le cabot se pare-t-il de villosités