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SPÉCULATIONS

que pire lieu ; eh bien, eh bien, mon cher élève, vous avez un peu déserté le tribunal de la pénitence, mais j’aurai la consolation de ramener une brebis égarée au bercail. Eh bien, eh bien, voilà qui est bien. À part ça, que faisiez-vous dans cet asile des voluptés déréglées ?

— Mais vous-même, mon cher abbé ?

— J’exerçais mon saint ministère. Je recrutais des néophytes, de jeunes vierges, encore parées de leur robe d’innocence, pour la bonne œuvre du Soulagement aux Tentations. Eh, eh, eh, ce sera là encore de longtemps, si le bon Dieu lui prête vie, la seule congrégation autorisée. Et vous sans doute, mon cher élève, vous faisiez des études de mœurs ?

— Je… cherchais des documents sur les pèlerinages de Lourdes et d’ailleurs pour Le Canard Sauvage. Si vous-même, mon bon abbé, pouviez me procurer quelques renseignements ?

— Eh, eh, eh, eh, dit l’abbé, je vous ai interwievé assez longtemps au saint tribunal de la pénitence, il n’est pas désagréable au Seigneur que les rôles changent et que les premiers soient les derniers. Oui, mon enfant, il y a des personnes pieuses qui se lavent dans l’eau de Lourdes les pieds et le reste et ainsi obtiennent la guérison de toutes les maladies les plus répugnantes. Il y a des personnes plus