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SPÉCULATIONS

vert : les douaniers, puisqu’il faut tout dire, sont autorisés à s’immiscer, par le canal — si nous osons cette incorrection, vu que la tringle métallique, dont on leur tolère l’abus n’est point perforée — par le canal d’une sonde en fer dans toute propriété d’autrui qu’il leur plaît. Cette sonde, constatons-nous, n’est point percée au bout ce qui assure l’État contre toute absorption par aspiration des liquides contrôlés par ces fonctionnaires. Ainsi musèle-t-on la sangsue et le fourmilier. Mais n’est-il pas probable, bien au contraire, qu’un tuyau creux leur servirait, à l’exemple de tous les engins similaires, « à en remettre » ?

Comme le privilège du Piqueur Vert néanmoins, choque l’équité et le sens commun, une mesure serait raisonnable : l’impôt sur ce privilégié, ou, si l’on veut, l’impôt sur l’impôt. Ce système économique ferait refluer une partie de la richesse vers sa source, pour le plus grand bien-être du contribuable et sa stupéfaction.

Quoi qu’il en soit, la tâche du piqueur de fûts est louable et comparable de tous points à celle du militaire : celui-ci a pour mission de soulager par une ponction hygiénique, la pléthore de l’humanité vivante : de même celui-là se dévoue à obvier à la mévente des vins.