Des hurlements saluèrent notre entrée, éructés par quelques députés groupés, selon toute apparence, d’après leurs noms adéquats au sujet. M. Couyba, si nous avons bien entendu, revendiquait l’abolition de la censure et même, emporté par sa fougue, celle, par une loi, de la syphilis. Il nous semble que cet homme éminent soit passé à côté d’une idée féconde : la guérison de la syphilis par la censure : car pourquoi cette institution, qui a le pouvoir d’extirper le mot des pièces, serait-elle impuissante à délivrer de la chose les personnes ? Nous n’objecterons à l’honorable député que ceci : est-ce bien soutenir la pièce de M. Brieux que postuler une loi qui supprimerait un mal — lequel dans ce cas particulier est un bien — sans lequel cette pièce n’aurait pas de raison d’être ?
Pendant ce temps, sans souci de la pièce, mais au plus grand profit, nous le voulons croire, de la santé humaine, s’évertuaient des philanthropes subventionnés par l’Assistance publique.
Qu’il nous soit permis de rappeler ce fait bien connu, que la syphilis, terrible à l’origine, est aujourd’hui, à en croire les initiés, fort bénigne. Il est infiniment plausible que la société microbienne qui l’a « lancée » ne disposait que d’un nombre limité d’actions. Plus de contribuables y participeront et plus restreint sera le nombre