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SPÉCULATIONS

exercé une pression occulte sur les juges de M. Ardisson.

2o Une surexcitation non moins vive s’est manifesté parmi les jeunes filles à marier, légitimement jalouses.

Cette dernière information est cependant démentie par M. Ardisson lui-même, en ces termes : « Je ne pouvais pas avoir de jeunes filles vivantes, et c’est pour cela que j’ai été obligé de prendre des mortes. » Nous ne croyons pas que M. Ardisson se soit exprimé ici avec sa véracité coutumière. Le dessein de M. Ardisson n’a pu être autrefois, comme maintenant, que de faire, en tout, plaisir au juge. Si le juge est, en effet, du même avis que le Code, comme se le figurait, en candeur, M. Ardisson, il doit préférer — à moins d’une duplicité que nous n’osons supposer — le viol des mortes, autorisé par la loi, à celui des vivantes, explicitement défendu si l’on n’est muni de permis ou contrat. En outre, M. Ardisson aimait emporter chez lui la tête coupée des jeunes filles, comme l’a dit admirablement un écrivain « pour son dessert d’amour ». Il fallait que la jeune fille fût déjà morte, sinon il aurait dû gâter ses douces effusions en les précédant d’un acte de violence. Oui, M. Ardisson s’efforce en tout de complaire au juge, mais que veut le juge ? Ses exigences sont bien vagues et incohérentes, et éminemment propres à ébranler l’es-