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SPÉCULATIONS

ger que pussent en présenter à toute réquisition une tout entière ces obscures et peu rémunérées victimes du devoir. Et d’ailleurs, le fait est là : c’étaient bien des journaux.

Le résultat publié de cette autopsie est propre à jeter une salutaire terreur dans l’esprit des malfaiteurs. Quel sera désormais le cambrioleur ou l’escarpe qui ira risquer de faire sauter sa propre cervelle en affrontant un adversaire qui ne s’expose, lui, qu’à un dommage aussi anodin qu’un coup de crochet de chiffonnier dans une poubelle ? Il paraîtra peut-être, à des contribuables trop scrupuleux, déloyal en quelque sorte d’avoir recours à de tels subterfuges pour la défense de la société. Mais ils réfléchiront qu’une si noble fonction ne connaît point de subterfuges.

C’est d’un plus déplorable abus que nous accuserons la Préfecture de police. Nous ne dénions point à cette administration le droit de munir ses agents de cervelles en papier. On sait que nos pères marchèrent à l’ennemi chaussés de brodequins également en papier, et ce n’est pas cela qui nous empêchera de clamer indomptablement, et éternellement s’il le faut, la Revanche. Nous prétendons seulement examiner quels étaient ces journaux en lesquels consistait la cervelle du sergent de ville.

Ici le moraliste et l’honnête homme s’attristent. Hélas ! c’étaient La Gaudriole, le dernier numéro