Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.
159
SPÉCULATIONS

rapide ou accélérer pour franchir un raidillon.

En vertu de cet enseignement par l’image donné aux automobiles, il n’est pas douteux que d’ici deux ou trois ans, pour peu que le goût des spéculations philosophiques se développe dans les cervelles embryonnaires de ces créatures métalliques ; il n’est pas douteux que le problème sera posé de savoir si l’idée d’obstacle est un concept a priori. Il est fort probable également que la croyance s’implantera qu’il n’y a pas d’obstacles du tout, ou que, s’il en existe quelque part dans l’abstrait, on n’en peut percevoir que les fantômes, analogues aux illusions de la Caverne de Platon. Herbert Spencer aurait condamné une morale si peu soucieuse de l’expérience. Les autos ne pourront manquer, en outre, de pratiquer une religion, semblable à la plupart des cultes humains : le dogme fondamental en sera que toute montée est compensée — ou récompensée — par une descente, et vice versa, un peu plus loin ou, en cas d’accident, dans un monde meilleur.

Cette mesure, de disposer ses poteaux en un endroit, alors que l’obstacle est situé plus loin, il semble que l’A. G. A. n’en ait nullement supputé les extravagantes conséquences. Nous disions, et chacun a pu voir, s’il a vu une route, qu’avant chaque descente il y a une montée et inversement. Si donc un poteau portant l’impé-