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SPÉCULATIONS

non-usage de ses organes locomoteurs, le volant a perdu une grande partie de sa force musculaire ; en outre, comme il ne se déplaçait plus que par rebondissement — un peu à la manière de l’écureuil volant — il eût été d’un trop miraculeux hasard qu’un vol nombreux de volants eût été repoussé en même temps, avec un élan égal et dans la même direction, par les filets. Les passages collectifs des volants, comme on observe encore des migrations en commun de ramiers, ont disparu ; et par une conséquence naturelle, le grand filet, la palombière, s’est atrophié jusqu’à s’adapter aux dimensions d’un volant seul. L’animal et l’engin de sa capture sont le plus souvent, à l’époque actuelle, dans un état de torpeur curieuse ; mais si on les met en contact réciproque, tous deux s’animent et cette résurrection n’est pas un phénomène plus étrange que le réveil de certaines bactéries desséchées auxquelles on fournit de l’eau. Ce qui, cependant, doit attirer l’attention du naturaliste, ce sont certains écarts imprévus, à n’en pas douter spontanés, du volatile pour échapper au filet : il y a là certainement une reviviscence atavique, et peut-être un retour à des instincts sauvages.