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SPÉCULATIONS

logie externe de ces militaires, de tout point conforme, en plus grand, aux effigies bien connues présentées sur des guignols afin de former l’esprit des enfants. Remarquons qu’une administration avaricieuse leur refuse, quand ils sont de service, le port si majestueux et si classique du tricorne, au détriment de leur prestige traditionnel. Ne citons le dicton d’un goût peu sûr : « On les sent d’abord, on les voit ensuite, » que pour en extraire l’enseignement philosophique : en réalité, vu le petit nombre de spécimens disponibles — il arrive qu’il n’y en ait que cinq pour huit communes — on ne les voit jamais ; et par on nous entendons les malfaiteurs, pourtant leurs partenaires naturels.

Quant à leur langage, nous n’y avons relevé aucune prolixité extraordinaire d’adverbes.

Nous ne prétendons ici qu’à instaurer une brève psychologie du gendarme, ainsi que nous nous sommes déjà attaché partiellement à celle du militaire et du magistrat. Il était à prévoir que l’habitude, contractée au fur de longues générations, d’être à l’affût de tous crimes et délits, ou, mieux, d’un nombre restreint et catalogué de crimes et délits, leur ait forgé un état d’esprit spécial, bien défini à cette heure et devenu propre à leur espèce. Le moment est donc bien choisi de sonder ces obscurs cerveaux. Il s’y passe, d’après nos expériences, ceci, qui éton-