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des occupations : elles peuvent indéfiniment occuper. Les brodequins, en pivotant sur le talon, creusent des trous ventouses dans les boues du champ de manœuvre, et doivent être curieusement graissés. Ne jamais les cirer, dit-on : le cirage brûle le cuir. Mais il faut qu’ils soient noirs. Comment alors ? Je m’en f…, dirait un caporal. Et ils sont noirs en effet. Or, le dedans des jambes du pantalon est doublé de toile blanche qui doit rester immaculée, malgré le contact des cirages et dégras. Il faut donc noircir toujours le brodequin qui blanchit toujours et blanchir sans cesse les bandes du pantalon tachées de noir indéfiniment. De plus, il est capital que les godillots soient cirés et bien luisants sous les semelles.


La vraie position du soldat est la rigidité cataleptique, l’auto-hypnotisme