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rirait s’il ne tendait au continu. Mais le continu est le parfait, l’absolu, l’infini, car ces qualités sont équipollentes ; donc, de même qu’il ne peut y avoir deux infinis, qui se limiteraient, il ne peut y avoir qu’un continu. La matière, les corps, ou la foule, qui sont le discontinu, ne pourront prendre la place du continu, qui est l’Esprit, qu’après l’avoir anéanti. Cet anéantissement s’obtient par des procédés connus, et des machines aux engrenages plus ou moins stricts, selon qu’est plus ou moins fort l’instinct de conserver son moi.

Les ermites domptaient leur chair par la fatigue corporelle, par le jeûne et par la prière, qui détournait leur esprit vers Dieu. Les soldats sont soumis au labeur assidu, à la gamelle (l’eau est la boisson habituelle du soldat) et à l’astiquage. En dehors de l’exercice, les occupations sont ce que doivent être