— Allons vite, Monsieur Du Val, nous allons grimper à l’orchestre chez les musiciens, ce sont mes amis intimes et ils ne toucheront pas à un cheveu de ma tête.
(Le chevalier et M. Du Val se réfugient à l’orchestre. Entrée du Maître d’École portant sur son dos la cage où est enfermé le Diable).
Le Maître d’École. — Je vous félicite Monsieur le Baron d’être si heureusement parvenu à ravir votre nièce des griffes du chevalier Mordax.
Le Baron. — Suis en possession de mon bon sens, Maître d’École ? N’est-ce pas le chanoine que vous trimballez dans cette cage, sur votre dos ?
Le Maître d’École (posant la cage sur la table). — Hum, si le Diable peut-être un ecclésiastique, il peut fort bien être un chanoine, car ramoneur qui gèle sans cesse se trouve être précisément Satan en personne.
(Tous, y compris le Chevalier et Du Val, dans l’orchestre). — Comment ? Satan ? Ô miracle !
Le Maître d’École. — Oui, pour la seconde fois, j’ai délivré notre globe du diable, et, tel un moineau, je le livre à l’humanité entière pour qu’elle en fasse ce qui lui convient.
Le Diable. — Monsieur le Baron, je vous en conjure, libérez-moi de cette cage, délivrez-moi du Maître d’École ! Il me taquine sans cesse, cours avec moi à travers bois et fourrés, me chatouille avec de longues orties et me saupoudre la tête de sable trois fois par minute.
Le Maître d’École. — C’est le Diable, Monsieur le Baron, il l’a mérité, il l’a mérité ! Faites attention ! Je vais essayer sur lui ma principale expérience ! Il va falloir qu’il mange le livre de cantiques et me tende ensuite la patte. (Lui tendant le livre). Mange ! (Le Diable se rebiffe). Mange,