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LES SILÈNES
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boutons rouges de leurs seins. Nous allions avec une extrême prudence de peur qu’un bruit de pas ne fît se dissiper soudainement ce tableau imprévu ; et craignant que la présence d’un homme et d’une femme en vêtements de ville ne fût de nature à effrayer les inconnues, nous quittâmes en un clin d’œil les effets qui nous rattachaient encore au fait social.

Comme nous arrivions sur elles les sept femmes se retournèrent et c’est à la façon dont elles le firent que nous distinguâmes en elles les Sirènes dont le corps s’achève par la queue que l’on sait.

Notre état naturel nous fit accueillir et peut-être même nous sauva ; en effet les Sirènes nous avouèrent plus tard qu’elles eussent sans appel condamné à d’affreux supplices l’imprudent qui se fût avisé de les brusquer. Nous nous mêlâmes à leur ronde et comme j’étais la seule pine de la compagnie, je vous laisse à penser si je fus honoré et quelles faveurs me furent offertes. La queue des sirènes est remarquablement forte et son élasticité permet à ces admirables créatures de se soulever, comme nous le faisons en nous servant de nos jambes. Elle commence au-dessous des fesses et du sexe, laissant ainsi tout loisir à ces belles de se livrer soit aux plaisirs de la fente, soit aux jouissances de la rosette. Pour ce qui est des autres postures elles leur sont aussi naturelles et familières qu’à nos femmes et même je dois dire que je n’ai jamais connu aisselles si douces que les leurs.

De plus leur queue offre à l’amour des ressources que, pauvres hommes, pauvres verges, il ne vous sera sans doute à aucun moment possible d’imaginer. Une sirène rousse fut la première que j’eus le bonheur de posséder. Je m’allongeai sur elle et enfonçai ma verge dans cet orifice que les Grecs