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LES SILÈNES

pureté divine. On rapporte même que de purs esprits, jugeant ce moyen malgré tout peu convenable, préférèrent se mutiler, ainsi qu’il est d’usage dans nos campagnes de le faire au bétail…

Monroc. — L’encorné soit de Dieu si jamais je me la coupe pour aller au ciel !

Mort-aux-Rats. — Je n’aurai non plus garde de mettre à mal cet article. D’autant qu’à ce qu’il m’a été dit, il est possible de s’amuser en enfer… (Il rit d’un air entendu.)

Le Maître d’École (de plus en plus ivre). — Cependant il m’en arriva un soir une bonne. Comme j’étais allé faire mes pâques à Hambourg, je rencontrai sur le port une femme d’environ trente ans qui me demanda la charité et me proposa d’autre part une petite entreprise amoureuse. Pour le coup, je ne refusai point. Je la suivis dans une venelle déserte où elle me fit placer debout contre un mur et se mettant à genoux devant moi, me sortit la verge et commença de me jouer là-dessus un air de flûte dont on n’a pas idée au Conservatoire.

Monroc. — Quelle belle histoire tu nous chantes là !

Mort-aux-Rats. — Cela n’est point honnête.

Le Maître d’École. — Les caresses de sa langue me transportaient dans des régions sublimes où ce n’étaient que femmes et membres dans la plus aimable confusion. La garce, qui était certes de première force à cet exercice, baissa mes culottes, se mit à me lécher avec une grande délicatesse depuis le trou du cul jusqu’au bas des couilles et quoique je lui eusse déjà envoyé un enfant dans la bouche, je rebandai incontinent. Elle m’enfonça un doigt dans l’anus et, sans interrompre son travail, atteint à la couronne de ma verge et s’en fiert un grand coup dans le gosier. Je