Page:Jarry - Les Silènes (éd. Bibliophiles créoles), 1926.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

V

Du Val entre, monologuant.

Du Val. — Ma noce approche ! Ma fiancée est spirituelle, belle et noble. Mais j’ai douze mille écus de dette, et elle est trop prévoyante pour me mettre en mains un tel capital avant le reste. Je voudrais qu’elle fût en haut du Bructère et que j’eusse son sac sur le dos !

Le Diable (s’avançant, à part). — Encore un homme estimable ! (Haut). Votre serviteur. Monsieur Du Val ! Comment va ?

Du Val. — Mal, Monsieur le Chanoine !

Le Diable. — Que dois-je vous payer pour votre fiancée ?

Du Val (en colère). — Monsieur, vous…

Le Diable. — Je suis passionné collectionneur de hannetons célibataires, d’aubergistes gras et de jeunes fiancées et ne lésinerai pas sur le prix !

Du Val. — Tiens, tiens ! Collectionneur ! Ne pas lési-