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Que le mort dorme avant l’aurore.
Que le mort dorme avant le premier pleur de la lumière.
Sur la plainte des mandragores
Et la pitié des passiflores
Le lombric blanc des enterrements rentre en ses tanières.
ACTE PREMIER
Scène I
Une avenue. Un monument au fronton grec.
HALDERN, ABLOU
Ablou. — De votre manoir le soir les esclaves au bord des routes. Les mains d’ombre sur ceux qui passent. Les cervelles écrasées sous les troncs d’arbres. Dans des bocaux avec de belles étiquettes ?
Haldern. — Oui, Ablou.
Ablou. — Et des squelettes derrière les portes obéissent, phalanges aux verrous. Et des caméléons vrillés autour des hauts dressoirs virent-virent au soleil leurs yeux comme des pénis de nègres ?