corne finances, je viens chercher les impôts ! (La porte est défoncée, Ubu pénètre suivi d’une légion de grippe-sous.)
Ubu. — Qui de vous est le plus vieux ? (Un paysan s’avance.) Comment te nommes-tu ?
Le Paysan. — Stanislas Leczinski.
Ubu. — Eh bien, cornegidouille, écoute-moi bien, sinon ces messieurs te couperont les oneilles. Je viens te dire, t’ordonner et te signifier que tu aies à produire et exhiber promptement ta finance, sinon tu seras massacré. Allons, messeigneurs les salopins de finance, roulez ici le voiturin à finances. (On apporte le voiturin.)
Stanislas. — Sire, nous ne sommes inscrits sur le registre que pour 152 rixdales que nous avons déjà payées, il y aura tantôt six semaines à la Saint-Mathieu.
Ubu. — C’est fort possible, mais j’ai changé le gouvernement et j’ai fait mettre dans le journal qu’on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système j’aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m’en irai.
Paysans. — Monsieur Ubu, de grâce ayez