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visage, animé d’une colère subite, se pencha vers le général, et son lorgnon sauta comme si ses regards avaient eu le pouvoir de se lancer à la joue de son interlocuteur.

Le général fut estomaqué, et encore plus quand il entendit siffler cette menace baroque :

— Général, je vous croyais quelque… galanterie française ! Je devrais vous casser en deux, mais ce n’est pas la peine, vous n’êtes pas assez fort !

Order, please ! Order ! tonna en même temps la voix de Mr. Marc-Antony, qui couvrit celle de Marcueil.

Le général s’imagina avoir mal entendu ; d’abord parce qu’il ne comprit pas quel motif Marcueil pouvait avoir de se fâcher, ensuite parce qu’il le vit renverser les pintes. Il interpréta, pour le repos de sa cervelle :

« … Ce stout n’est pas assez fort. »