Page:Jarry - Le Surmâle, 1902.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais Hélène ouvrant ses beaux yeux limpides :

— Destin n’est qu’un mot, et les cieux sont vides.
S’il était des cieux autres que mes yeux.
Mortels, osez en scruter sans pâlir
L’abîme de bleu, l’arrêt s’y peut lire :
L’époux et l’amant, Ménélas, Pâris,
Sont morts et de morts la plaine est couverte
Pour faire à mes pieds un plus doux tapis,
Un tapis d’amour qui palpite et bouge ;
Et puis j’ai souvent une robe verte

Et… je ne sais pas… ces jours-là, j’aime le
Et… je ne sais pas… ces jours-là, j’[rouge.

— Hélène est morte, se répétait à travers son sommeil « l’Indien tant célébré par Théophraste ». Que me reste-t-il d’elle ? Le souvenir de sa grâce, son souvenir léger et délicat et parfumé, l’image flottante et délicieuse de la vivante, presque plus délicieuse que la vivante, car je suis sûr qu’elle ne me quittera jamais, et ce n’est que le désir de l’éternité impossible qui