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André avait glissé un rouleau au hasard dans le phonographe ; et quand il revint aux côtés d’Ellen, poser sur sa chair d’ivoire jeune la rose vermillon qui semblait un morceau arraché de son épiderme de Peau-Rouge, tout entier couleur de bouche, l’instrument commençait une vieille romance populaire.

Quoique André Marcueil n’ignorât point que la chanson était fort connue et imprimée dans plusieurs recueils de folklore, il tressaillit désagréablement à la curieuse coïncidence de son geste et des premiers vers :

J’ai cueilli-z-une rose
Pour offrir à ma mi-i-e,
Ô beau rossignolet !

Ellen eut un cri, cacha sa tête sous le bras de Marcueil, puis la releva, regarda