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On sait qu’il y a deux parties dans l’homme. l’une apparente et périssable, l’ensemble des organes que nous appelons corps, le soma ; et cette partie périssable comprend même la « petite agitation » qui en résulte, dite la pensée ou l’âme « immortelle ».

L’autre impérissable et microscopique qui se transmet de génération en génération depuis le commencement du monde, le germen.

Le germe est ce Dieu en deux personnes, ce Dieu qui naît de l’union des deux plus infimes choses vivantes, les demi-cellules qui sont le Spermatozoaire et l’Ovule.

L’un et l’autre habitent des abîmes de nuit et de rouge trouble, au milieu de courants — notre sang — qui emportent des globules espacés les uns des autres comme des planètes.