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JEUNESSE

XI


À la lettre habituelle de grand’mère, tante Louise avait joint ce court billet : — « Puisque Marcelle regrette tant la classe, qu’elle vienne donc m’aider ! Je n’ai pas de sous-maîtresse, cette année. » Enthousiasmée de la perspective, je suppliai qu’on me laissât partir. Naturellement, les objections plurent.

— Tu crois pouvoir retrouver le couvent, disait papa, mais tu te trompes fort. Tu ne sais pas ce que sont les petites écoles des rangs…

Enfin, et malgré tout, il fut convenu que j’essaierais. Je n’aurais qu’à m’en revenir si le désappointement était trop grand. Plus tard, je crus comprendre qu’on avait cédé, surtout dans une intention gracieuse pour tante qui s’était montrée tout à fait bonne, lors des embarras d’argent de papa.

Chose certaine, elle fut au comble de la surprise, en me voyant et parla même de me renvoyer sur-le-champ.

— Ce n’était pas sérieux ! répétait-elle. Tu comprends bien que ce n’était pas sérieux. Je suis contente de te voir ici, en promenade, mais que veux-tu que je fasse de toi ? Tu es bien trop petite et puis, c’est dur, crois-moi.