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POURQUOI LES MAMANS PLEURENT…


Midi. Le soleil, à la terre accablée, ne cesse de verser le flot de ses rayons dorés. L’angelus va sonner. Aussitôt, se redressant, le travailleur des champs essuiera son front en sueurs, et joyeux, s’en ira vers le logis où l’attendent les siens, près de la table servie. Pas un souffle de brise. Les oiseaux, muets, se cachent sous les feuilles immobiles. Seules, les cigales monotones continuent leur chanson.

— Maman, quand je serai grande, je me ferai carmélite.

— Mais, ma mignonne, pourquoi cette idée tout-à-coup ?…

— C’est que maintenant, je ne peux pas souffrir : tout est si beau, si bon autour de moi ! Une chère maman que j’aime, tout le monde qui