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VEILLE DE NOËL

Et quand ce serait ? Quel mal y aurait-il là-dedans ? Hubert était un excellent parti, d’une honorabilité parfaite, un embryon de fortune qui irait s’accroissant… Seulement, tante Marie n’avait pas qu’une nièce mais aussi une fille presque grande : Thérèse allait sur ses dix-sept ans et dans deux ou trois ans…

Berthe ne put continuer longtemps sur ce ton. Ces pensées étaient odieuses. En vérité, elle devait autre chose à sa tante qui l’avait recueillie orpheline et n’avait jamais cessé de la traiter comme sa propre enfant, peut-être mieux que les siens, dans bien des cas, afin qu’on ne pût douter de ses sentiments. Si elle refusait en ce moment l’invitation de sa belle-sœur, c’était par simple sollicitude à son égard.

Ainsi, c’était une affaire manquée ? Il n’y avait qu’à se résigner ? Ah ! la misérable journée… Les larmes importunes montèrent encore à ses yeux et coulèrent, cette fois, à flots. Le petit mouchoir de Berthe en fut imbibé. Sa tête lui faisait un mal affreux. Quel parti prendre ? Pourquoi ne pas essayer encore de dormir ? Il serait toujours temps d’aviser à son réveil. Ce