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VEILLE DE NOËL

tements douloureux s’accéléraient sous son front. Je le croyais au fond de la campagne… » Mme  Baril arriva bientôt, empressée, et reçut le jeune homme avec la meilleure grâce du monde, tout en s’excusant du négligé de sa toilette.

Berthe apprit alors que Hubert était en vacances, comme de juste, et passait le temps des Fêtes chez sa tante, l’autre Mme  Baril, celle qui demeurait au Boulevard et dont Berthe était aussi la nièce. Hubert, lui, n’était rien pour la jeune fille. Pour être véridique, disons plutôt un excellent ami qu’elle voyait assez rarement, dont elle entendait parler sans cesse, soit par l’un, soit par l’autre dans son entourage. Il était en dernière année de médecine et Berthe eut une idée gamine tout à coup : si elle allait le trouver, en consultation, et lui demander de faire disparaître sa migraine, pour éprouver sa science ?

Le jeune homme exposait le but de sa visite : il venait de la part de sa tante inviter Berthe à réveillonner au Boulevard cette nuit ; la compagnie serait nombreuse et l’on se croyait en droit de promettre satisfaction à la jeune fille. Mme  Baril répondit vivement qu’elle regrettait mais,