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mathématique de la richesse sociale et sa régularisation scientifique par un procédé aussi précis qu’un mouvement d’horlogerie !

En l’an deux mille, le monde peut certainement, être différent de celui d’aujourd’hui. Et cependant, si nous jetons nos regards en arrière sur l’histoire nous voyons que ce qui a le moins changé dans les rapports économiques, c’est la fonction de la monnaie.

Un autre économiste contemporain, fort brillant et très porté lui aussi à escompter l’avenir, a, tout au rebours de M. Léon Walras, prophétisé pour le vingtième siècle la décadence des métaux précieux et il croit déjà en reconnaître des signes précurseurs. Si l’on a bien compris les phénomènes de la circulation fiduciaire, tels que nous les avons exposés et les débats auxquels donnent lieu les relations des deux métaux précieux, on se convaincra que jamais l’importance d’une base monétaire pour cette circulation n’a été sentie davantage et que les hommes sont devenus plus attentifs que jamais à la consistance des stocks d’or qui servent de sûreté à tous leurs échanges. Il serait donc fort possible que, dans un monde renouvelé sous bien des aspects, comme sera celui du vingtième siècle, la question monétaire en restât au point où elle en est en 1892.