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1882, il y avait 128 associations comprenant 20.000 membres : en 1890, elles sont au nombre de 2.254, avec 71.726 membres. En Pennsylvanie, il y avait à la même date 1200 associations de ce genre ayant environ un actif de 94 millions de dollars, 41 millions de dollars de versements annuels et 18 millions de dollars de bénéfices. On estimait leur nombre total en 1890 dans l’Union à 6.000, avec 1.410.000 membres, et un capital accumulé de 455.554.000 dollars. Ces associations sont de plus en plus une des institutions fondamentales de la démocratie américaine. Avant même d’acquérir une propriété, les souscripteurs d’une loan and building society deviennent des gens sobres et économes. Les sociétés de tempérance et les associations catholiques poussent beaucoup à leur fondation. Les Chevaliers du travail, depuis qu’ils ne peuvent plus prétendre à transformer l’ordre social, tournent de ce côté leur activité.

Mais les assurances sur la vie sont, dans les pays anglo-saxons, la forme favorite que prend l’épargne populaire.

A l’occasion du 38e rapport du surintendant des assurances de l’État de New-York, où se trouvent presque toutes les grandes compagnies, le Moniteur des Assurances du 15 février 1890 fait ressortir l’importance prise par les compagnies qui se sont adonnées spécialement à l’assurance ouvrière. Elles sont au nombre de quatre dans l’État de New-York. Elles avaient en cours au 31 décembre 1888 2.748.801 polices assurant un capital de trois cent millions de dollars, soit en moyenne 108 dollars. Ce mode d’assurance, par l’appel fait aux meilleurs sentiments de famille, amène à l’épargne des groupes sociaux, qui sans cela y seraient restés réfractaires. A 25 ans, un ouvrier peut assurer aux siens 200 dollars en cas de décès avec une prime hebdomadaire de dix cents. Les compagnies qui font ce genre d’assurances encaissent des primes si minimes que, sans elles, ces petites sommes seraient dissipées en futilités. Outre les compagnies faisant l’assurance ouvrière, le rapport contient le nom et les