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Joint stock, London and Southwestern, London and Westminster, National provincial, Union of London), qui, concurremment avec la Haute Banque proprement dite, tiennent la tête de ce marché des capitaux qu’on appelle Lombard-Street.

L’un et l’autre groupe, dans les circonstances particulièrement graves, agissent de concert avec la Banque d’Angleterre pour assurer à la circulation fiduciaire la confiance du public, sans laquelle la vie économique s’arrêterait brusquement dans le pays (chap. m, § 8). Le résultat de cette nouvelle organisation est aussi une concentration des capitaux de la province à Londres, qui fait baisser le prix de l’argent surtout au profit des reports de bourse et des autres emplois spéculatifs.

A Bruxelles, la Compagnie générale pour favoriser l’industrie nationale s’était constituée plusieurs années avant la société française, qui lui a emprunté son nom et ses méthodes[1]. Le Crédit mobilier, dans sa brillante période, a créé des institutions du même genre en Espagne, en Italie et en Autriche. L’Union générale créa à Vienne la Banque des pays autrichiens, qui lui a survécu et s’est fait une place entre le Credit Anstalt et le Boden credit, les deux banques rivales qui dominent la place. Là aussi la Haute Banque a fini par vivre en bon accord avec ces nouveaux établissements, qui, du reste, se mettent à sa remorque, et où l’élément israélite est fortement représenté. [fin page520-521]

  1. En 1860, un financier aventureux, Langrand-Dumonceau, fonda à Bruxelles un groupe de huit ou dix sociétés ; dont la conception première rappelait celle du Crédit mobilier, des frères Pereire. La principale de ces sociétés, le Crédit foncier international, succomba en 1868, dans des circonstances qui présentent beaucoup de traits de ressemblance avec la chute de l'Union générale. Son objectif était de créer en Belgique un centre international pour commanditer des entreprises et faire des affaires de crédit en Autriche, en Hongrie, en Turquie, c’est-à-dire dans les pays qui, à cette époque surtout, réclamaient des capitaux étrangers pour sortir de leur état arriéré. Indépendamment des fautes commises dans la gestion de ces sociétés, fautes qui furent personnelles à Langrand-Dumonceau, quoique la passion politique ait cherché à calomnier leurs administrateurs, il y avait une disproportion évidente entre l’importance des opérations entreprises et les capitaux réunis par un groupe de personnes, qui étaient étrangères en réalité au monde des affaires.