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industriels, dans les ports de mer, dans les villes de premier ordre. Ses relations avec le haut commerce, les armateurs, les capitalistes l’amènent à lier à Paris et même avec l’étranger de véritables opérations de haute banque[1].

Les sociétés de crédit par actions, qui commençaient à s’établir à cette époque, ont cherché à réunir les fonctions de ces deux sortes de banques, en constituant sous le régime de l’anonymat des groupements de capitaux au moyen desquels elles essayent de se hausser au niveau des rois de la Finance.

IX. — Aujourd’hui encore la Haute Banque a conservé la même importance et elle a surtout pour fonction le commerce du change et les grandes émissions d’emprunts d’États[2]. A Paris, elle est représentée par les maisons Rothschild, Hirsch, Heine, Hottinger, Mallet frères, Marcuard-Krauss, Demachy et Seillères, A. Vernes, et en seconde ligne par les maisons André, de Neuflize, Bamberger, Blount, Cahen d’Anvers, Camondo, Éphrussi, Erlanger, Goguel, Gunzburg, Hoskier, Hentsch, Joubert, E. Pereire, baron de Soubeyran, Stern, Sulzbach, etc.

La Haute Banque a reconnu l’utilité du concours des nouveaux établissements de crédit ; car ils ont constitué leur clientèle aux dépens des petits banquiers escompteurs bien plus qu’ils n’ont empiété sur son domaine. Elle a plusieurs de ses membres dans leurs conseils d’administration et elle s’associe avec eux fréquemment dans des syndicats.

Les premières de ces sociétés avaient, pour la plupart du moins, conduit pendant longtemps leurs opérations avec sagesse et elles leur donnèrent une base solide dans des

  1. Etude sur les Banques françaises, dans le Correspondant de mars 1861.
  2. La Haute Banque est amenée, à Paris comme à Londres et à Amsterdam, à faire des opérations d’achat pour l’importation et de vente pour l’exportation de métaux précieux par suite même de son grand commerce de change. Mais il y a aussi des maisons qui s’occupent spécialement du commerce des métaux précieux. Tels sont les Boissevain à Amsterdam, les Allard à Bruxelles et à Paris. A Londres, le Metal produce Exchange s’occupe aussi du commerce de l’argent depuis 1890. On y règle les affaires par les procédés usités dans les caisses de liquidation des affaires en marchandises (chap. vii, § 14).