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hommes. A proprement parler et pour tout ce qui touche à l’application de la loi, la qualité d’homme n’appartient qu’aux Juifs ; tous les non-juifs (Goim) sont considérés comme des bêtes vis-à-vis desquelles tout est permis : seuls les prosélytes (Ghérim) sont assimilés aux Israélites. La Ghemara fourmille de passages où les vertus de justice et d’équité, non seulement ne doivent point s’appliquer au chrétien, mais changent de nature et deviennent une faute s’il en est l’objet. Le traité Avoda-Zara défend en termes exprès de sauver de la mort un non-Juif, de lui rendre ses biens perdus ou d’avoir pitié de sa personne. La formule Kol-Nidrai, qui fait partie du rituel de la fête du Kilpour ou grand pardon, a pour effet de dégager l’Israélite de tous les engagements et serments qu’il pourrait avoir faits dans l’année. Au besoin, ses serments peuvent lui être remis, s’il le demande, par un tribunal composé de trois Israélites quelconques[1].

Les rabbins talmudisants disent, en outre, que, puisque la vie de l’idolâtre (et sous ce nom ils comprennent le chrétien) est à la disposition du Juif, à plus forte raison son bien ! Les possessions des chrétiens, d’après le Bava-Batra, sont comme un désert ou comme le sable de la mer : le premier occupant en sera le vrai propriétaire. Le traité Baka-Koumah porte littéralement ce qui suit :

Il a été enseigné ceci : lorsqu’un Israélite et un non-Juif ont un procès, tu donneras gain de cause à ton frère et tu diras au non-Juif : ainsi porte notre code. Si les lois des nations du monde se trouvent favorables à l’Israélite, tu lui donneras gain de cause encore et tu diras au non-Juif : ainsi porte votre propre code ; mais si nul de ces cas n’existe, il faut le harasser de chicane, jusqu’à ce que gain de cause reste à l’Israélite[2].

  1. Ce trait, qui paraît extraordinaire à première vue, témoigne de la haute antiquité de ces coutumes. La procédure anglaise exige dans certains cas que le jury soit complété par les premiers citoyens qu’on rencontre, tales quales, selon l’expression de la Common law.
  2. Nous empruntons ces citations à l’ouvrage : le Juif, le Judaïsme et la Judaïsatïon des peuples chrétiens, par Gougenot-Desmousseaux (1re édition. Paris, Plon, 1869 ; 2e édition, Wattelier, 1886). Aucune contradiction n’a pu être élevée contre cet ouvrage, le plus sérieux qui existe sur ce sujet.