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Les diverses branches de la famille possèdent aussi d’importantes mines de cuivre dans les diverses parties du monde. Les puits de pétrole du Caucase appartiennent aux Rothschild d’Angleterre, ceux de Galicie aux Rothschild de Vienne, les mines de nickel de la Nouvelle-Calédonie aux Rothschild de Paris. Récemment, ils ont organisé le consortium des gites diamantifères de l’Afrique australe. En 1845, le baron James obtenait en France l’adjudication du chemin de fer du Nord et souscrivait pour lui et les siens plus de la moitié des actions. Ils ont la même situation dans plusieurs chemins de fer étrangers, notamment dans ceux du Nord de l’Autriche ainsi que dans ceux du Sud. Beaucoup de mines et de grandes usines de ce pays sont leur propriété.

A leur ombre de puissantes maisons juives ont surgi dans toutes les capitales européennes et, de concert avec eux, dominent le marché financier. Ce sont : à Vienne, les Oppenheim ; à Hambourg, le Hambro ; à Amsterdam, le Lipmann et Rosenthal ; à Paris, les Hirsch, les Erlanger, les Camondo, les Reinach ; à Anvers, les Bischoffheim et les Cahen ; à Trieste, les Morpurgo ; à Saint-Pétersbourg les Gunzburg.

A Berlin, M. de Bleichrœder, M. Mendelshon, M. Warschauer ont tout autour d’eux une constellation de sociétés financières, dans lesquelles leurs coreligionnaires ont la haute main, et même ils composent la majorité du conseil d’administration de la Reichsbank[1].

Quelques-unes de ces maisons en sont déjà à plusieurs générations ; d’autres ont surgi comme des météores. Tel est Hirsch, entre autres. Fils et petit-fils d’un banquier de la cour de Munich, il était établi à Bruxelles, quand la banque montée par Langrand-Dumonceau sombra en 1868 (§ 9). Hirsch racheta à vil prix dans sa faillite la concession des chemins de fer ottomans, et ce fut l’origine d’une fortune évaluée à 300 millions, qui lui a valu d’être admis dans la noblesse belge par une ordonnance de Léopold II[2].

  1. V. Otto Glagau, Die Reichesnoth und der neue Kulturkampf (Osnabruck, 1885, 3e édit.).
  2. Le Figaro du 19 septembre 1890.