Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/491

Cette page n’a pas encore été corrigée

quand la Révolution emporta et la Monarchie et la Caisse d’escompte[1]. Cette dernière devait se reconstituer sous le nom de Banque de France en 1800.

La nécessité de banques d’émission s’était fait sentir à la même époque dans tous les pays, qui étaient restés en retard sur l’Angleterre.

En Prusse, un édit du 17 juin 1765 avait créé à Berlin la Kœnigliche Giro und Lehnbank, son capital avait été fourni exclusivement par le Trésor[2]. Le 14 octobre 1772, Frédéric II transformait la Preussische Seehandlung societœt, qui était originairement une compagnie de commerce, en une banque de crédit mobilier, dont le Trésor royal faisait encore presque tous les fonds, et dont le gouvernement gardait la direction exclusive, de manière à soutenir toutes sortes d’affaires industrielles.

En Autriche, une bourse pour la négociation des effets publics avait été ouverte en 1761 à Vienne.

En Espagne, en 1782, Cabarrus institua la Banque Saint-Charles, société par actions organisée sur le modèle de la Caisse d’escompte, et qui avait le privilège de l’émission des billets. La Banque Saint-Charles, outre l’escompte du papier de commerce, était chargée de tous les paiements à l’étranger dus par le Trésor royal et de toutes les fournitures de l’armée et de la marine. En 1785, Cabarrus créa à côté d’elle la Compagnie des Philippines sur le modèle de la Compagnie des Indes. Il y eut en France un grand engouement pour les actions de ces deux entreprises, qui rappelaient par certains côtés le système de Law. Cependant elles furent conduites avec plus de sagesse et la Révolution seule y mit fin.

Quand les opérations du visa avaient été terminées, un arrêt du Conseil du 24 septembre 1724 avait réorganisé la Bourse de Paris. Ses 41 articles ont véritablement constitué la Bourse moderne. Les agents de change ont le monopole

  1. V. Alph. Courtois, Histoire des Banques en France (2e édit.), pp. 84 à 96.
  2. Noël, les Banques d’émission en Europe (Guillaumin, 1888), t. I, p. 245.