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C’est pour les rentes seulement que la liquidation est mensuelle[1]. Une des causes pour lesquelles les opérations faites à la Coulisse offrent moins de sécurité, c’est qu’elle n’a pour les valeurs qu’une liquidation mensuelle.

A Londres aussi on attache la plus haute importance à la pratique des liquidations de quinzaine[2]. Les consolidés sont les seuls fonds liquidés seulement une fois par mois.

X. — Les deux principaux leviers de la spéculation sont les reports et les marchés à primes.

Les opérations à terme ne se règlent pas toujours définitivement à la liquidation pour laquelle elles ont été conclues : l’acheteur et le vendeur, s’ils se connaissaient et s’accordaient en cela, le vendeur croyant à la continuation de la baisse et l’acheteur à la reprise de la hausse, pourraient reporter leur opération à la liquidation suivante, la continuer, comme on dit en anglais.

Ce qu’ils ne peuvent faire directement, ils le font, en réalité, par l’intermédiaire des agents de change ou des maisons de coulisse, au moyen du mécanisme des reports. L’agent ou la maison fournit à l’acheteur, qui ne veut pas prendre livraison de ses titres, le moyen d’attendre la liquidation suivante, grâce aux capitaux qui viennent à la Bourse, non pas pour spéculer, mais pour y chercher la rémunération d’une opération de crédit et qui sont confiés dans ce but aux agents ou aux maisons de coulisse[3].

  1. Aux termes des art. 50 et 51 du règlement de la Compagnie des agents de change de Paris, les négociations à terme fermes ne peuvent avoir lieu pour un terme plus éloigné que la deuxième liquidation à partir du jour où le marché est conclu et les négociations à primes ne peuvent pas dépasser le terme de la troisième liquidation, s’il s’agit de valeurs soumises à la liquidation, de quinzaine ou même la deuxième liquidation, s’il s’agit de valeurs soumises à la liquidation mensuelle.
  2. V. the Theory of Stock Exchange speculation, by Arthur Crump (4e édit. London, Longmans, 1875), pp. 25 et 103-104.
  3. Ces capitaux-là sont un des facteurs les plus importants de la Bourse. M. A. Courtois classe ainsi le personnel des spéculateurs dans son ouvrage classique, les Opérations de Bourse (4e édit., 1861), pp. 21-22 :

    « Il y a à la Bourse trois sortes de spéculateurs : ceux qui ont des titres et pas de numéraire, ceux qui ont du numéraire et pas de titres, et ceux qui n’ont ni l’un ni l’autre. Les premiers offrent de prêter leur numéraire contre des titres, les seconds, leurs titres contre du numéraire, les autres sont disposés à